Ettato del loco ft Alessio, Alissa & Giovanni Corleone

Il y eut un jour une proposition, pour Padre. Il devait reprendre un bar, quelque part, en ville. New-York, la capitale. Endroit où se trouvait le Cochon aveugle. Proposition inespérée pour le paraplégique, qu'il était : Parrain déchu d'une organisation sans frontières, et pourtant incapable de se déraciner. Comme lui. Sauf que c'était son fauteuil, et son cul. Les deux étaient en ménage, bien plus sûrement que Padre et Madre ensemble. Comme quoi, il y avait de ces phénomènes étranges dans l'Existence.
Et moi, j'étais là, avec Alessio, dans la salle principale, poussiéreuse, la main d'Alissa dans la mienne. Faudrait probablement songer à faire le ménage, un jour. Genre, passer un coup de balai. Je savais bien que le Padre était diminué, mais, quand même, même les handicapés pouvaient agiter un bout de  bois. Oui, celui-là aussi, celui qui envoyait des étincelles.

On attendait là, comme des idiots, plantés comme des piquets, avec les traces de nos pompes qui faisaient des cicatrices sur le sol. ça donnait envie d'en faire plus : de danser, et de faire comme si l'endroit était vivant. Alors que non. Comme certaines parties du corps de certains.
OK, Padre, je me tais.
Je reste avec Alissa, je lui tiens la main, et j'attends. J'ai le regard dans le vague, et la bouche pincée. Je pense à Madre, qu'à pas voulu venir, ou qu'est venu. Je sais pas. Je sais plus. On n'est pas Samedi, donc, aucune raison que les deux soient là, en même temps, au même endroit. C'est triste, mais les deux Al', sont là, au moins.

Parle, Padre, tu nous veux quoi ?

Rita, en plus d'être belle et bien foutue, est l'heureuse propriétaire d'une boutique qui vend des choses classes, utiles tandis que son assis de mari écope d'un bar. D'un bar en pleine prohibition. Le mec inutile au point de vendre des jus d'orange au peuple pendant que c'est elle qui gère le trafic d'alcool, parce que, ne nous voilons pas la face c'est elle qui a les seins et le cerveau, pas Giovanni. Giovanni a un fauteuil roulant, la belle affaire. Elle s'allume une clope en l'honneur de l'objet, la fumée lui ressort par les narines, elle ressemble à un dragon.

Revenons en au bar, appelé également loup mais uniquement dans le cas où c'est un bar comestible. Bref, je diverge (verge). Rita rentre donc et juge le décor avant de juger ses enfants. Ses filles surtout. Mais elle ne trouve rien à redire de pertinent donc va embrasser son fils. Son petit Alessio adoré qui lui a beaucoup manqué vu qu'elle ne l'a pas vu depuis au moins deux jours. Elle l'embrasse une deuxième fois, lui fait un calin, lui demande si il a bien mangé aussi. Il est beau son fils avec sa petite chemise près du corps qui moule le dessin de ses muscles. C'est un autre spectacle que celui réalisé par le torse du père. Bien plus appréciable. Ah si seulement elle pouvait changer de mari.

C'est triste d'être des cendres. Surtout quand on s'est pas fait descendre mais qu'on a juste fait un attaque cardiaque en plein milieu d'un rapport prometteur. Mais au moins, elles faisaient encore parti de la famille. La preuve, Gio' les tenait toujours précieusement entre ses mains à la fois douces et puissantes. Oui, oui, faut de la puissance pour faire rouler un fauteuil. Et puis, les cendres aiment bien la douce chaleur qui se dégage à travers l'urne dans laquelle elles sont. C'est plein de souvenirs, tous plus orgasmiques les uns que les autres.

En plus, elles peuvent assister à un grand moment familial comme ça. Une nouvelle voie s'ouvre pour la famille Corleone, un nouveau business fait son apparition. Gio' leur en a parlé une heure auparavant, pour tout expliqué. Et elles sont plutôt d'accord. Ouais, une affaire familiale doit rester en famille, mais faut être sûr que tout fonctionne correctement, alors faut bien faire des essais. Comme un genre d'audition quoi. Elles ont hâte de voir ça. Peut être pourront elles réellement participer en plus ? Si seulement l'urne était un peu ouverte, qu'elles puissent voir ce qu'il se passe plutôt que de simplement entendre et essayer de deviner.

Un léger coup se fait sentir sur l'urne. Certaines s'envolent légèrement dans l'urne pour se redéposer doucement, et revenir comme si de rien n'était. Ce coup, c'est comme si quelqu'un était sur les genoux de Gio' tandis qu'il les tenait toujours. Elles espèrent que c'est... N'importe quel Corleone en fait. Ils leur plaisent tous. Filles comme garçons, femme comme homme. Elles ne sont pas regardante. Que c'est excitant d'être des cendres parfois !